CONCOURS PERDIR

Des conseils pour préparer le concours de personnel de direction. Site de Jean-Marc ROBIN


Héloïse VIAN, une nouvelle génération de cadres éducatifs engagés

Publié par Jean-Marc ROBIN sur 30 Octobre 2025, 11:32am

Héloïse VIAN, une nouvelle génération de cadres éducatifs engagés

“Partager sans dimension commerciale, c’est un acte politique.”

Proviseure adjointe dans un lycée général et technologique de la région parisienne, Héloïse fait partie de cette nouvelle génération de personnels de direction qui réinventent le métier. Ancienne professeure d’espagnol — d’abord contractuelle, puis certifiée et agrégée —, elle s’est construite pas à pas, fidèle à l’École de la République et à l’esprit du service public. Mère de deux enfants, passionnée par les dynamiques collectives et l’innovation, elle incarne une approche humaniste et collaborative de la fonction. Entretien.

« Le groupe Facebook, c’est un espace d’entraide, d’horizontalité et de solidarité »

Il existe, à ma connaissance, deux groupes Facebook dédiés à la préparation au concours de personnel de direction. Par essence, ils ne cherchent pas à faire concurrence aux dispositifs institutionnels (préparations académiques, CNED…) ou privés comme Éducadre. Concours Perdir 2026, animé par une petite équipe, existe depuis un an et demi et compte un peu plus de 2 200 membres. C’est un environnement plus artisanal et évolutif que les organismes officiels, même si nous essayons de le structurer autant que possible (indexation des éléments, mur de ressources…).

La force de telles initiatives tient à leur gratuité et à leur accessibilité à toutes et tous, sans aucun filtre de sélection. L’environnement informel favorise l’entraide, la circulation des ressources et les réponses concrètes à des questions très diverses, y compris techniques — autour de Pronote, par exemple. Ce qui me réjouit particulièrement, c’est de voir de plus en plus d’anciens préparationnaires, une fois admis, créer leurs propres murs de ressources ou conseiller les nouveaux candidats. C’est une dynamique de partage et de solidarité qui reflète les valeurs du métier.

« Les webinaires sont devenus des temps forts de réflexion collective »

C’est en effet l’une de nos spécificités, et les retours sont très positifs. L’indexation des ressources dans les padlets est également souvent citée comme un point fort.

Les candidats sont souvent des professionnels déjà très investis, qui doivent concilier leur métier, leur vie personnelle et la préparation au concours. La charge est donc importante. Certains sont aussi assez isolés (enseignants à l’étranger, candidats au concours troisième voie…).

Dans ce contexte, au-delà du contenu en lui-même, l’existence d’un temps fort de réflexion et d’échanges permet de faire, en peu de temps, un bond en avant — parfois de se remotiver, mais aussi de prendre du recul. Pour la session 2025, nous avons organisé environ sept webinaires dans l’année. Nous veillons à rendre les supports et les replays accessibles, car l’accessibilité reste un principe fondamental de notre démarche.

« S’impliquer bénévolement, c’est incarner une certaine idée de l’École »

S’impliquer bénévolement en se mettant au service de futurs collègues, c’est incarner une certaine idée de l’École et du service public. C’est aussi rendre l’aide que l’on a reçue et créer un cercle vertueux, car une partie de ceux qui reçoivent donneront à leur tour.

Je suis convaincue que partager sans aucune dimension commerciale est un acte politique, une façon d’œuvrer pour l’égalité des chances. L’engagement bénévole et informel est une forme de lutte contre la censure et les plafonds de verre — cela me tient particulièrement à cœur.

Dans le même esprit, je suis également engagée dans l’association Les Pépites Publiques (lespepitespubliques.org

« La rencontre humaine reste pour moi aussi passionnante que l’aventure intellectuelle de l’écriture »

Il y a sans doute une part de personnalité. Lors de mon dernier PPCR comme enseignante, mon inspectrice a écrit, avant toute autre chose, que j’étais une “personne ressource engagée dans des cercles formels et informels”. J’ai beaucoup aimé cette formule, qui a d’ailleurs ouvert ma lettre de motivation pour le concours, deux ans plus tard.

C’est un trait qui me suit : la rencontre humaine reste pour moi aussi passionnante que l’aventure intellectuelle de l’écriture.

Par ailleurs, il existe déjà de très bons ouvrages autour de la préparation du concours, régulièrement actualisés. Créer et faire vivre des ressources collaboratives me semble aujourd’hui un complément utile à ces ouvrages. Cela dit, j’ai envie de franchir le cap un jour — mais pas nécessairement sur la préparation au concours.

« Le métier de personnel de direction m’a ouvert de nouvelles dimensions d’apprentissage »

Le métier de personnel de direction m’a ouvert de nouvelles dimensions d’apprentissage. Ancienne référente numérique, j’ai développé une expertise en intelligence artificielle. J’ai aussi renforcé ma facette de facilitatrice grâce à la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) et me suis formée au design public.

En parallèle, j’ai rencontré des gens formidables et je me suis investie dans le partage de ressources et la formation. Je ne me verrais pas revenir en arrière sur ce point : c’est une continuité de mon passé d’enseignante, une autre forme de transmission.

Après presque quinze ans en lycée général et technologique, j’aimerais retourner en collège, découvrir le lycée professionnel et, tôt ou tard, revenir en éducation prioritaire, là où j’ai démarré. Je me projette dans tout cela avec curiosité et enthousiasme.

En guise de mot de la fin

Ce portrait illustre la montée d’une génération de cadres éducatifs collectifs, agiles et plus ouverts : des Perdir qui apprennent avec les autres autant qu’ils dirigent. Héloïse en incarne l’esprit — celui d’une école publique confiante dans l’intelligence partagée.

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