/image%2F1492148%2F20241109%2Fob_a8c987_renouer-avec-l-autorite-a-l-ecole.jpg)
Après avoir travaillé avec perspicacité la question de la prévention du harcèlement en adaptant la méthode PIKAS, rebaptisée Méthode la Préoccupation Partagée (MPP), Jean-Pierre BELLON s’attaque au chahut qui dégrade le climat de classe et constitue une forme de violence faite aux enseignants. Au sein de pays de l’OCDE, l’auteur rappelle que les professeurs français « se situent parmi ceux qui le plus de mal à imposer le calme dans leurs classes ». Une des explications, c’est que les victimes ont tendance à se taire, ce silence « n’est pas sans rappeler celui dans lequel s’enferment certains élèves », ceux qui sont harcelés.
Jean-Pierre BELLON propose un protocole pour traiter les situations de chahut qui suppose, comme la MPP, d’associer un groupe d’élèves au règlement de la situation à partir d’entretiens. La mobilisation de l’équipe éducative et de la Direction sont aussi nécessaires pour accompagner cette démarche et soutenir les enseignants, victimes d’un véritable risque professionnel.
Parmi les nombreuses autres propositions figure, en bonne place, la création d’une commission pour traiter les infractions scolaires, celui qui constate une transgression scolaire ne peut pas en effet être celui qui punit ou sanctionne. C’est à cette condition qu’un sentiment de justice pourra régner. Jean-Pierre BELLON propose de « punir moins, mais de punir mieux ». Les professeurs doivent aussi faire une partie du chemin en s’interdisant tout propos déplacé, toute attitude en classe qui pourrait être considérée comme une humiliation. La courtoisie, la civilité et l’exemplarité sont des exigences du quotidien pour restaurer l’autorité des professeurs dans la classe. L’auteur suggère enfin, à juste titre, de bien distinguer la punition et la réparation. Pourquoi, se demande-t-il, des excuses orales ou écrites sont-elles considérées comme une punition scolaire ? L'ex-professeur de philosophie considère qu’il faut engager en urgence un travail de réflexion sur la liste des punitions et des sanctions, telles qu’elles figurent dans le code de l’éducation, et revisiter le rôle du chef d’établissement qui, dans les conseils de discipline, joue tous les rôles : « il instruit le dossier, propose la sanction, préside les débats et prend même part au vote sur la sanction ».
On ne peut qu’approuver Jean-Pierre BELLON quand il souhaite que la sanction devienne l’affaire de tous les professionnels de l’école, car « punir n’est pas un sale boulot que l’on se satisfait de laisser entre les mains du chef d’établissement et du CPE ».
L’ouvrage est très stimulant parce que c’est une invitation lancée aux établissements et à l’institution scolaire de repenser la politique éducative et la place des punitions et sanctions. On s’étonne toutefois que l’auteur présente en conclusion ses convictions personnelles sur la gestion des ressources humaines (GRH) en défendant, par exemple, la fin du mouvement national, le recrutement des professeurs par les établissements ou de revisiter le rôle de l’inspection. La GRH, mériterait un véritable développement, un vrai débat et, finalement, un autre ouvrage. Et puis, sur ce sujet, l’auteur n’est sans doute pas l’un des meilleurs experts !
https://www.esf-scienceshumaines.fr/accueil/456-renouer-avec-l-autorite-a-l-ecole.html
/image%2F1492148%2F20240922%2Fob_f216c9_college-et-lycee-f-wateau-et-n-kl.jpeg)
/image%2F1492148%2F20200925%2Fob_833d48_professeurs-et-chefs-d-etablissement.jpg)
/image%2F1492148%2F20210720%2Fob_bd7f9e_au-coeur-de-l-ecole-jean-marc-robin.jpg)
/image%2F1492148%2F20220313%2Fob_209cc2_college-livre.jpg)
/image%2F1492148%2F20241123%2Fob_cb8203_designer.jpeg)
/image%2F1492148%2F20241109%2Fob_a8c987_renouer-avec-l-autorite-a-l-ecole.jpg)
/image%2F1492148%2F20241109%2Fob_a2e252_bureau-classe.jpg)
/image%2F1492148%2F20241006%2Fob_fa7ecf_2024-concours-perdir.jpeg)