L'inégalité des chances scolaire n'est pas d'abord économique
Pour préparer le concours, il faut se constituer une solide culture dans le domaine de l'éducation. Hormis la lecture du site du Ministère (notes de la DEPP), du Monde, une excellente ressource (gratuite), c'est la revue The Conversation. Ainsi, on pourra, par exemple, bien comprendre l'approche des inégalités face à l'école en parcourant l'article de la sociologue Valérie Erlich qui rappelle ce qu'on doit à l'ouvrage de Bourdieu et Passeron "Les héritiers" (1964).
Oui, l'inégalité des chances en France ne puise pas d'abord dans les inégalités économiques mais dans un habitus de classe plus ou moins proche des attentes des maîtres et des disciplines scolaires. Trop souvent, dans les classes populaires, on explique la réussite scolaire comme une question de don (ce que Bourdieu appelle l'idéologie du don) mais il s'agit là d'une pure croyance qui renvoie à une conception purement innéiste de l'intelligence. Expliquer les inégalités scolaires n'est pas une affaire simple car si l'éducation transmise par la famille (y compris entre garçons et filles) et ses ressources culturelles et économiques jouent un grand rôle, l'organisation du système scolaire (mixité sociale), les curriculums, la pédagogie des professeurs, le système d'évaluation, le rôle des établissements scolaires, etc impactent aussi les parcours des élèves ou étudiants. Pour faire progresser l'égalité des chances, les politiques publiques à activer sont nombreuses, en commençant par garantir le droit de tous les enfants de vivre dans un logement qui permet de dormir et d'étudier dans des conditions satisfaisantes !
Ce qui n'est pas dit dans l'article, c'est que l'Ecole gagnerait à combattre les représentations erronées chez les professionnels, et d'abord en formant mieux les professeurs aux acquis de la science. Mais, c'est un peu le projet de The conversation de vulgariser la recherche !