Le candidat rédige une note de synthèse qui peut donner lieu à des propositions d'actions. Cette épreuve est destinée à apprécier ses capacités à se situer dans un environnement professionnel, à mesurer ses connaissances du système éducatif du second degré et à saisir la problématique soulevée. Cette épreuve prend appui sur l'étude d'un dossier en lien avec l'actualité du système éducatif contenant des documents de diverses natures, principalement d'ordre juridique.
L’épreuve du concours interne aura lieu le mercredi 10 janvier 2024, les candidats ne disposent que d’une petite vingtaine de jours pour se préparer à la redoutable épreuve de synthèse. Redoutable car elle va statistiquement éliminer un candidat sur deux, redoutable car elle demande de mobiliser pendant cinq heures plusieurs compétences : être capable de bien analyser une problématique, lire vite, savoir faire le tri entre divers documents, mobiliser des connaissances personnelles pertinentes, structurer son propos et rédiger dans un style fluide.
La note de synthèse peut sembler un exercice très scolaire, pourtant elle reflète bien une dimension du métier de chef d’établissement, et cela pour plusieurs raisons :
-d’abord, parce que les personnels de direction sont soumis à un flot continu d’informations qui se déverse chaque jour dans la boîte de l’établissement ou leur boîte professionnelle. Il faut apprendre à hiérarchiser et lire ce qui est vraiment important et parcourir le reste.
-ensuite, parce que les chefs d’établissement communiquent beaucoup à l’écrit, pas seulement des mails mais aussi des courriers, des rapports, des synthèses, etc. (1). Savoir écrire est au cœur du métier de principal ou proviseur.
-également parce que le temps est leur meilleur ennemi des chefs d’établissement, il faut parfois savoir écrire dans l’urgence, par exemple pour analyser rapidement une situation de crise, décrire comment on agit avec les équipes et faire des propositions à sa hiérarchie. Le directeur académique ne peut pas en effet attendre la fin de la crise pour être informé, l'écrit n'est pas l'équivalent de l'oral, un écrit laisse une trace !
-enfin, parce qu’il ne s’agit pas d’écrire pour écrire mais surtout de donner du sens à son propos. Le chef d’établissement est une femme ou un homme d’action qui doit absolument « prendre les choses en main », agir pour faire évoluer un établissement ou réguler des situations-problèmes. Il inscrit ses propositions dans une démarche de progrès. Il n’est pas question ici de s’agiter mais d’analyser une situation pour penser les progrès possibles à court terme, moyen ou long terme.
Les erreurs
Plusieurs erreurs doivent donc être évitées :
-La première, c’est de se lancer dans la lecture du dossier documentaire sans avoir bien pris le temps d’analyser le sujet et de comprendre le contexte professionnel. Certains candidats ont fait, par exemple, l’an passé des propositions qui concernaient le collège alors que les candidats devaient se mettre à la place d’un proviseur !
-La deuxième, c’est de sous-exploiter le dossier documentaire, en ne citant pas assez les données, les exemples ou les mots-clés, appauvrissant ainsi son argumentation qui ne doit pas reposer uniquement sur des connaissances personnelles, même de qualité.
-La troisième, c’est de ne pas structurer son propos, de ne pas avoir de fil conducteur, de ne pas faire de plan apparent. Même si la note de synthèse n’est pas une dissertation, le lecteur doit pouvoir voir d’un coup d’œil comment se structure le propos.
-La quatrième, c’est le style. Il doit être fluide, s’appuyer sur un vocabulaire maîtrisé et des phrases courtes (une seule subordonnée), faciles à comprendre. Le style doit refléter une pensée claire. Rappelons par ailleurs une exigence : tout acronyme doit être explicité une fois avant d’être réutilisé. Exemple : PISA (programme international de suivi des acquis).
Sujets en 2024
Si en 2023, il était à peu près clair que la thématique concernerait les ressources humaines, en 2024 les pronostics sont beaucoup plus compliqués. Ce qui est sûr, c’est que le dossier concernera l’actualité de l’Ecole et aura un lien fort avec le rôle du chef d’établissement. A ce petit jeu, l’auto-évaluation de l’établissement, la prévention du harcèlement ou la réforme du lycée professionnel sont des sujets possibles. La réforme du collège unique que souhaite engager le ministre est encore dans les starting-blocks. Mais, cela ne doit pas empêcher les candidats de se pencher sur les indicateurs internationaux de type PISA, TIMSS, PIRLS ou ICLS car ils jouent un rôle croissant dans l’inflexion des politiques publiques d’éducation.
(1) Les écrits professionnels du chef d'établissement, Jean-Marc ROBIN, 2023 (Amazon)