Personnel de direction en collège et lycée. Réussir le concours- Construire les compétences. (44 euros, Berger Levrault)
Les quatre auteurs, trois IPR et un directeur d’école, proposent une véritable somme, pas moins de 790 pages, qui pèse aussi tout son poids (1,26 kg !). Le projet des auteurs est ambitieux, à la fois présenter le métier de chef d’établissement dans son environnement et dédier la fin de l’ouvrage à la préparation du concours de chef d’établissement. Si les quatre derniers chapitres consacrés au concours sont sans doute en deçà des attentes, les conseils pour la note de synthèse et le dossier sont peu opérationnels, les autres chapitres permettent en revanche de se construire une vraie culture professionnelle. Les lecteurs trouveront la matière pour s’autoformer. Ici ou là, on regrettera toutefois soit un manque d’approfondissement (le management en établissement scolaire, chapitre 27), ou au contraire un excès d’informations, par exemple sur le devoir de loyauté (chapitre 10).
La principale qualité de cet ouvrage, outre son exhaustivité, c’est son côté patchwork, on trouve en effet à la fois des extraits de circulaires, des conseils pratiques sous la forme de « points de vigilance », un QCM corrigé, des énoncés de cas pratiques pour l’oral, un lexique de notions juridiques, et surtout, ce qui nous a le plus intéressés, plusieurs entretiens très instructifs avec des acteurs et responsables du système éducatifs (partie 5, pages 571 à 688). On lira avec attention les propos d’Aziz JELLAB qui distingue massification et démocratisation et s’interroge sur l’équité des établissements scolaires, l’interview de notre collègue Lucie CRAMPETTE, principale de collège, qui conduit une belle réflexion sur le rôle des « éducations à » et rappelle que le chef d’établissement doit être capable d’analyser la situation de son établissement à la lumière de « la motivence », c’est-à-dire de croiser compétences et motivation pour établir un bilan RH de son EPLE. Les lectures de l’interview de Dominique BECK, DASEN, qui précise que la paix sociale ne peut pas être toujours l’alpha et l’oméga d’une politique d’établissement, que les personnels de direction doivent faire preuve de courage, ou de l’entretien avec la rectrice Natacha CHICOT, qui enjoint les chefs d’établissement à pas craindre exagérément le risque de contentieux, sont aussi très précieuses.
L’ouvrage se présente sous une forme hybride, il peut être lu comme un manuel (chapitre après chapitre) ou comme un dictionnaire, au détour d’une notion ou d’un sigle. Saluons les auteurs qui proposent aux candidats et aux collègues en poste un outil précieux pour faire le point sur de nombreux sujets, parmi lesquels : la gouvernance académique, les valeurs de l’Ecole, le numérique, le décrochage, l’école inclusive, la coéducation, la gestion de crise ou l’autonomie de l’établissement. A chaque lecteur et chaque candidat, selon ses besoins et sa curiosité, de puiser dans les 800 pages !