Chaque année nous sollicitons des lauréats du concours de personnel de direction car leur témoignage est précieux pour les candidats. Héloïse VIAN, classée 4 ème, a accepté de répondre à quelques questions concernant son itinéraire et sa préparation de l'écrit et de l'oral.
Comment est né le désir de présenter le concours de personnel de direction ?
Professeur d'espagnol, j'ai commencé à enseigner comme contractuelle en 2010, avant d'obtenir le CAPES puis l'agrégation externes en 2012 et 2016. En poste une dizaine d'années dans un lycée du Val d'Oise à coloration artistique, je me suis intéressée à toutes les composantes de l'établissement et à leurs enjeux, et j'ai exercé des missions et des responsabilités diverses (référente numérique, référente décrochage scolaire, comité de pilotage de la préparation des portes ouvertes, professeur principal…). Tout cela m'a donné envie de m'engager davantage dans la continuité de mes valeurs, de porter une mission de service public forte et de me mettre au service de l'ensemble des personnels et des élèves d'un établissement, en œuvrant pour la réussite et le bien-être de tous.
J'ai décidé de passer le concours après avoir assisté en novembre aux journées portes ouvertes de l'IH2EF, qui proposait pour son 25e anniversaire une "découverte des métiers de l'encadrement". J'hésitais jusque là, car adorant enseigner et voulant rester "sur le terrain" face aux élèves, et ces deux jours ont été un véritable déclic. Charles Torossian, directeur de l'IH2EF, a conclu la conférence de clôture avec les mots "vous voulez changer le monde? Devenez cadre éducatif " et en parlant de la lutte contre les plafonds de verre. C'était le signal dont j'avais besoin, correspondant parfaitement à ma démarche, et cela m'a fait franchir le cap.
Comment avez-vous préparé l'écrit ?
J'ai travaillé seule une partie de l'année puis à partir du mois de mars avec un binôme formidable, Clémence. J'ai bénéficié de nombreuses aides et témoignages ponctuels qui ont beaucoup contribué à me guider. Je profite de ce regard réflexif sur ma démarche de préparation pour remercier tous ceux qui ont contribué à mon aventure, en m'encourageant ou en m'accordant un entretien! Il serait trop long de les citer ici, mais je n'oublie pas ce que je dois à tous ceux qui m'ont soutenue ou accompagnée.
J'ai assisté à plusieurs webinaires (et joué du replay) et à un temps d'échange de Manag'Educ. J'ai aussi assisté au webinaire de Jean-Luc Elice sur le thème de la laïcité.
Je me suis décidée trop tard dans l'année à passer le concours pour assister à la préparation académique de Versailles mais elle m'a été décrite comme de grande qualité. J'ai pu en revanche bénéficier de l'organisation d'oraux blancs pour les admissibles de mon académie, ce qui m'a permis de me rôder à l'exercice des questions avant le jour J.
De manière générale, c’est la réflexion qui a primé dans mon année de préparation. J’ai comblé ce que je pensais être mes lacunes pour les écrits en lisant pour avoir une connaissance générale de l’ensemble des questions, et c’est davantage pour l’oral que j’ai approfondi. Je ne me suis pas particulièrement entraînée à l’exercice de la note de synthèse (cette année marquait un changement de type d’épreuve écrite, nous n’avions ni conseils précis du rapport de jury de la session précédente ni sujet d’annales), mais j’ai lu plusieurs exemples de sujets et réfléchi à comment je les traiterais. Avant l’épreuve écrite, j’ai lu plusieurs “bonnes copies” des années précédentes et consulté des grilles de correction pour me faire une idée générale des qualités attendues, et j’ai fiché minutieusement les rapports de jury des dernières années.
Et les oraux, comment les avez-vous préparés ?
Comparativement à l’épreuve écrite, j’ai beaucoup travaillé pour les oraux, en y consacrant autant d’heures que possible. J’ai privilégié une démarche de fond plutôt que de m’entraîner de façon répétée à l’exercice de l’exposé et des questions car j’avais la chance de bien me connaître et de savoir à quels éléments prêter attention en particulier. Je me suis donc concentrée sur le fond. Pour la forme, j’ai aussi bénéficié du regard aiguisé de mon entourage, qui ne m’a pas ménagée et m’a dit sans détour que je parlais trop vite, par exemple. Ces critiques très franches mais efficaces m’ont permis d’identifier très rapidement les aspects à corriger. J’ai eu la chance de pouvoir réaliser un oral blanc à un mois du concours, qui m’a permis de tester mon exposé, que j’ai affiné ensuite au fur et à mesure de l’évolution de ma réflexion.
Je me suis aussi beaucoup nourrie du quotidien dans mon établissement, en m’interrogeant sans cesse (au Conseil d’Administration, au CESCE, dans la gestion quotidienne, etc.) sur les enjeux, les points de vigilance, les choix qui auraient été les miens en tant que personnel de direction, les points sur lesquels j’avais besoin de me former…
J'ai pu aussi bénéficier des conseils de Jean-Marc Robin, douze ans après avoir exercé comme contractuelle dans un établissement qu'il dirigeait.
Quelles ressources conseillez-vous aux candidats ?
J'ai beaucoup lu et analysé, des ressources institutionnelles, des parcours M@gistère à commencer par celui de l'IH2EF, d'ouvrages publiés, d'articles et de recensions scientifiques… Voici les éléments qui avec le recul me semblent incontournables :
- Les rapports de jury.
- Le référentiel des personnels de direction.
- Le Code de l'Éducation, à consulter fréquemment de façon ponctuelle.
- EDUSCOL
- les lettres d’information de l’actualité éducative ainsi que la presse, pour être au fait des derniers éléments.
- L'ouvrage "Les personnels de direction en EPLE" coordonné par Eric Tournier, souvent appelé "le livre bleu"
- Une partie des travaux et ressources partagées par Jean-Marc Robin et Jean-Pierre Obin, sur leurs sites respectifs mais aussi leurs ouvrages publiés.
- Le parcours M@gistère d'auto-formation au concours, proposé par l'IH2EF, et l'ensemble des ressources du site de l’IH2EF
- Le groupe Facebook "Personnel de direction : préparation du concours PERDIR", que j'ai rejoint après les résultats d'admissibilité et qui est un creuset très stimulant.
Pour conclure ?
J'aimerais dire que de nombreuses personnes méritantes ne décrochent pas le concours du premier coup, malgré leurs nombreuses qualités. Elles n'en sont ni moins méritantes ni moins légitimes, Angélique Tisserand, déçue l'an dernier, a terminé major cette année ! Des brassées d'encouragement à toutes et tous pour l'an prochain !