Pour celles et ceux qui s'intéressent aux grands chiffres de notre système scolaire, l'Etat de l'Ecole publié par la Direction de l'Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) reste une véritable référence. Rien ne semble échapper à la statistique : diplômes, orientation, dépenses éducatives, climat scolaire, pratiques des enseignants, salaires des profs, etc.
Non seulement, la DEPP met à disposition en téléchargement la totalité de l'ouvrage sous forme de fiches thématiques mais également pour les chercheurs et les professionnels de nombreuses données. On trouvera par exemple un petit tableau sur la confiance dans sa capacité à réussir sa sixième ou sa seconde (question posée après les tests nationaux).
Confiance en soi
Ainsi, les élèves de 6 ème sont plus confiants que leurs camarades de seconde, deux élèves sur trois qui découvrent le collège sont optimistes sur leur chance de réussite quand ce n'est le cas que d'un lycéen sur deux. En seconde, l'écart de confiance en soi entre les garçons et les filles s'est véritablement creusé : de 5 points en début de 6 ème, il passe en quatre ans à 10 points (55 % contre 45 %) ... alors que les filles obtiennent, en moyenne, de meilleurs résultats au brevet des collèges !
Bien sûr, la confiance en soi dépend - et la sociologie de l'éducation l'a montré - du processus de socialisation familial. Pour les sociologues Baudelot et Establet - auteurs d'Allez les filles ! (1992) - les garçons sont éduqués dans une culture de l'agôn (du guerrier) qui les incite à survaloriser leurs compétences et leurs atouts "naturels". Mais, les filles passent aussi beaucoup de temps à l'Ecole et cela renvoie à la responsabilité collective des équipes : pourquoi la confiance en soi s'effondre-t-elle pour tous les élèves entre la classe de 6 ème et la classe de 2nde (- 17 points !) et pourquoi l'écart se creuse-t-il autant entre les sexes ?
S'il y a bien quelque chose à faire, c'est d'abord d'inviter les collégiennes et les lycéennes à réfléchir sur ces constats avec leurs enseignants ! En débattre, en discuter, c'est la première étape !