Rassurer les futurs candidats sur la bienveillance du jury me paraît indispensable mais qui dit bienveillance dit exigence. (...) J’ai essayé de convaincre le jury que je pouvais être l’une de leurs futurs collègues (...) je rajoute que je suis reconnaissante auprès des collègues Perdir qui ont accepté de me consacrer du temps. L’équipe de direction de mon lycée a été par ailleurs d’un immense soutien et inspirante.
Vanessa Véret - que je remercie - a bien voulu partager avec les candidats la façon dont elle a préparé le concours de chef d’établissement. Bien sûr, il y a plusieurs manières de s’y prendre mais ici son témoignage est d’autant plus précieux qu’il s’agit "d’une candidate solo". On rappellera toutefois que, dans la mesure du possible, il faut rejoindre une préparation collective pour bénéficier de l'accompagnement de collègues expérimentés et de la dynamique de groupe. Etre un candidat solo exige des qualités d'auto-organisation, de persévérance et une véritable agilité pour sélectionner les ressources pertinentes !
Les écrits
Pour les écrits : j’ai créé un glossaire alphabétique de mots clés, des instances... et j’y ai apporté une courte définition pour avoir une idée générale. J’ai bien lu les rapports de jury, je me suis beaucoup appuyée sur l’ouvrage coordonné par Éric Tournier : Les personnels de direction en EPLE (Edition Canopé). Je me suis entraînée en temps réel seule sur deux sujets des années antérieures en m’appuyant sur vos conseils dans Quatre études de cas (Edition Lulu). Je n’ai malheureusement eu qu’un petit mois pour faire cela, devant suppléer les congés maladie de mes collègues à l’INSPE mais je m’en suis sortie avec un honorable 13.5/20.
Le dossier
Pour ce qui est du dossier, j’ai suivi toutes vos recommandations de Réussir le concours de Personnel de direction. J’ai fait relire le dossier à une IEN, un perdir, une IPR. Une cadre du privé et une enseignante. Je n’ai pu compter que sur mon réseau. J’ai passé 3 à 4 semaines à le travailler, le retoucher, le peaufiner. Pour l’oral, j’ai préparé des fiches par thématiques : école inclusive - valeurs de la république - responsabilités - climat scolaire - études internationales- grands chiffres de la DEPP... et j’ai actionné des cartes mentales avec le glossaire que j’avais préparé pour les écrits. J’ai ensuite lu Au cœur de l’école (Jean-Marc Robin), ainsi qu’une partie de l’ouvrage La prise de décision en situation complexe de Jean Pierre Obin. J’ai donc décroché mon téléphone et sollicité des chefs d’établissement pour pouvoir échanger et passer des oraux d’entraînement, j’ai pu en passer deux. J’ai pris des notes lors des échanges, j’ai essayé d’appliquer leurs conseils même s’ils divergeaient beaucoup parfois mais je me suis nourrie de tout. J’ai rédigé une « profession de foi », sans aide cette fois. J’ai fait au mieux.
L’oral et le jury
Le jour J, J’ai été beaucoup interrogée sur mes connaissances du système, avec un grand focus sur les études internationales, les grands chiffres de la DEPP, le lycée professionnel (seul lieu où je n’ai jamais enseigné), l’évaluation des EPLE et le Conseil d’Administration... Très peu de questions sur mon parcours : le jury est plutôt venu me « chercher » sur ce qui était absent de mon dossier en termes d’expériences. Trois études de cas sur les réticences des personnels, l’orientation post 3ème et la laïcité. On m’a aussi demandé la nature de mes lectures et de les citer. J’ai très bien vécu l’oral. Le jury a su me mettre à l’aise. Rassurer les futurs candidats sur la bienveillance du jury me paraît indispensable mais qui dit bienveillance dit exigence. Les questions fusent et rester calme et confiant et surtout soi-même m’ont aidée à bien vivre cette heure d’oral. Il faut être « bien dans sa tête » pour ce genre d’épreuve. Je n’ai pas hésité non plus, lors d’une question à dire au jury que je ne connaissais pas la réponse et que je me garderais bien d’en inventer une. L’honnêteté me semble également très importante. J’ai essayé de convaincre le jury que je pouvais être l’une de leurs futurs collègues. La posture compte ici beaucoup. Je n’ai pas brillé lors de cet oral, j’ai obtenu 12.89, mais cela fut suffisant et c’est surtout la suite qui compte pour moi : l’épreuve du terrain et de la formation.
Pour conclure, je rajoute que je suis reconnaissante auprès des collègues Perdir qui ont accepté de me consacrer du temps. L’équipe de direction de mon lycée a été par ailleurs d’un immense soutien et inspirante.