La réforme du lycée voulue par le ministre de l’Éducation nationale va contribuer à simplifier l’orientation des élèves de la filière générale. Les séries Scientifique, Economique et Sociale et Littéraire vont disparaître au profit de parcours plus individualisés, les épreuves du bac vont laisser davantage de place au contrôle continu (qui comptera pour 40 %) et s’organiseront autour de cinq épreuves dont « un grand oral » pluridisciplinaire. Cette réforme s’adresse à des lycéens que nous connaissons finalement assez mal, notre ouvrage vise à combler un peu ce vide en proposant une galerie de portraits et une réflexion sur les élèves face aux apprentissages.
Nous souhaitons raconter le lycée en mettant en lumière les expériences subjectives des élèves. Les lycéens sont d’abord des jeunes qui ont une vie dans et en dehors de l’école. Le rôle du lycée, c’est de fabriquer des lycéens, de les accompagner sur le chemin des savoirs et de les aider à se projeter dans leur vie d’étudiant. Mais, au-delà de la préparation du baccalauréat, ce qui se joue pour les jeunes est plus intime et plus profond : la confiance en soi, la capacité à choisir sa vie, à agir dans le monde, au fond à devenir une femme ou un homme libre. Le lycée que nous voulons décrire n’est donc pas le lycée des indicateurs chiffrés, c’est d’abord un creuset où se fabriquent des destins scolaires et des vies, c’est une communauté.
Nous le savons, les élèves dans leur écrasante majorité traversent le lycée sans dommage, ils réussissent plutôt bien leurs études et filent vers l’enseignement supérieur en étant globalement bien préparés. Ce constat est statistiquement vrai, le lycée français est un bon lycée pour la première moitié des élèves, souvent issus de la filière générale. Pour eux, en dehors de quelques lendemains de cuite et des premiers élans amoureux, il n’y a pas a priori grand-chose à raconter. Et pourtant, ce que nous relatons – le décrochage, l’influence des images pornographiques, le racisme, le djihadisme, le suicide, la triche, le refus d’apprendre ou la difficulté des lycéens à devenir des citoyens de leur établissement – en dit long sur le lycée tel qu’il est et sur la richesse des expériences, des bons élèves comme des moins bons, des élèves de la filière générale ou de la filière technologique.
Nous avons donc fait le choix de nous placer du côté des élèves, de mettre en mots leur histoire individuelle ou collective, de parler d’eux sans jamais perdre de vue que l’adolescence est un moment particulier, celui de tous les rêves, celui de tous les doutes, celui de la transformation du corps, celui enfin des rites de passage que vient clore l’obtention du bac. S’il y a bien une conviction qui nous anime, c’est celle-là : les jeunes méritent d’être respectés et accompagnés de façon bienveillante. Mais pour cela les adultes doivent faire un effort : les écouter et chercher à les comprendre. Les lycéens ne sont pas des adultes en plus petits, l’éducation qu’ils reçoivent laissera des traces dans la durée, nous devons leur faire confiance, car nous ne sommes pas « meilleurs qu’eux ». Ce livre n’est ni plus ni moins qu’un plaidoyer pour les lycéens, nous espérons ne pas les décevoir.
Cette nouvelle édition s’adresse à un public large qui veut découvrir le lycée de l’intérieur. Il pourra aussi intéresser les étudiants qui préparent les concours d’enseignement, de conseiller principal d’éducation ou les candidats au concours de personnel de direction qui n’ont jamais travaillé en lycée.
Disponible au format broché sur Amazon. Sommaire (cf fichier joint)