Profil psychologique
L’oral du concours est, bien sûr, d’abord le moment pour le jury de tester l’adéquation de votre personnalité au poste. Lors d’un entretien beaucoup de choses se révèlent : votre profil psychologique (autoritaire/ bienveillant), votre niveau de stress (perd ses moyens / à l’aise), votre hauteur de vue (le nez dans le guidon / capable de resituer dans un cadre national voire international) ou encore votre positionnement (critique vis-à-vis du changement / béat vis-à-vis des réformes). L’oral c’est une épreuve redoutable car le naturel « revient vite au galop », même bien préparé on peut vous prendre en défaut sur tous les sujets et voir comment vous allez réagir. La conclusion qui s’impose c’est de suivre la recommandation du jury : ne pas vouloir tout contrôler mais chercher au contraire à être soi-même le plus possible. A ce jeu-là les candidats sincères marquent des points, ceux qui veulent garder le contrôle de leur image en perdent car ils créent un doute sur leur profil psychologique.
Culture transversale
Le rapport du jury le rappelle chaque année : l’épreuve orale n’est pas « une conversation entre gens de bonne compagnie ». Tout est passé au crible : votre expérience, vos compétences (l’écart entre les compétences affirmées dans votre rapport d’activité et les compétences observables), la façon dont vous vous êtes préparé, votre capacité à réfléchir face à des situations-problèmes et, bien sûr, vos connaissances. Même si l’oral n’est pas une épreuve académique au sens fort les savoirs sont importants. Les personnels de direction doivent non seulement avoir une bonne connaissance de leur établissement mais ils doivent aussi – parce que leur rôle c’est de piloter le changement – bien connaître l’actualité de l’Ecole et les réformes. Ils doivent encore pouvoir parler avec les professeurs de pédagogie et disposer dans ce domaine d’une culture de base, qu’elle concerne l’évaluation des élèves, les apprentissages, la prise en charge des élèves en difficulté ou en décrochage, etc. Le dernier rapport de l'inspection générale sur l'autonomie de l'établissement scolaire - à lire absolument - insiste sur le rôle de leadership du principal ou proviseur. Parce que le chef d’établissement pilote aussi la politique éducative, il doit aussi avoir les idées claires sur la citoyenneté, la prévention de l’absentéisme ou de la violence, la mixité scolaire ou l'égalité garçons-filles.
Les personnels de direction doivent, en fait, se doter d ’une culture transversale qui suppose de s’intéresser à de nombreux domaines : le droit scolaire, la comptabilité publique, la sociologie de l’éducation, la gestion des ressources humaines, la communication, l’informatique, la pédagogie ou l’actualité.
Manager et expert
Ces dernières années on a beaucoup insisté sur le fait que les chefs d’établissement devaient devenir "des managers" capables de mobiliser une équipe et de piloter le changement, cette qualité est, certes, essentielle mais si le chef d’établissement est un manager, il doit tout autant être un expert car le leadership suppose de donner une orientation , de définir une politique qui s’appuie sur une bonne analyse de l’établissement, de son environnement, de ses problématiques et de ses ressources. Un « grand » chef d’établissement a d’abord une vision, il est capable de projeter son établissement sur les cinq à dix prochaines années, il ne se contente pas de mettre en place des réformes, il donne une véritable identité à son établissement et l’inscrit durablement sur un territoire. Mais à ce jeu-là, tous les chefs d’établissement ne sont pas égaux, les proviseurs de lycée sont plus en mesure de faire rayonner leur établissement que les principaux de petits collèges. On comprend alors pourquoi beaucoup de principaux cherchent à devenir proviseurs, le modèle charismatique du « visionnaire » et « du grand patron » reste au cœur de la culture professionnelle des personnels de direction et de notre Institution.