Il faut se livrer un peu et donner à voir une personnalité. Il faut encore rédiger une lettre qui a un peu de souffle et qui transmet un peu d’énergie. Les formules plates, les copier-coller du référentiel du métier de chef d’établissement, les phrases stéréotypées sont à proscrire !
Parler de soi
Rédiger une lettre de motivation n’est pas courant dans l’éducation nationale, la plupart des candidats sont donc désemparés. Pourtant l’objectif est simple : le jury attend du candidat qu’il se livre, qu’il parle de lui, qu’il explique pourquoi il passe le concours et, sans doute aussi, qu’il se projette dans la profession en précisant, en quelques lignes, quel type de poste il aimerait occuper plus tard.
Les rapports de jury l’indiquent de façon récurrente : il n’existe pas un profil de chef d’établissement mais bien plusieurs profils. Qu’ont donc en commun celles et ceux qui réussissent le concours ? Sans prendre trop de risque de se tromper on peut affirmer : une personnalité souvent forte, de l’ambition, une bonne compréhension des enjeux ou des défis que doit surmonter l’école, une envie d’insuffler le changement, une volonté d’endosser des responsabilités, le goût pour le travail en équipe ou en partenariat.
Le souci des autres
Les personnels de direction savent que l’Ecole ne change vraiment que « par le bas » et que la mobilisation collective – même si elle soulève rarement des montagnes – permet de faire sur le terrain des progrès. Il faut savoir persévérer. Cette conviction dans l’action éducative de l’Ecole doit pouvoir se traduire dans la lettre de motivation. Le chef d’établissement met sa volonté et son ambition au service d’une ambition plus grande que lui : la réussite et l’épanouissement des élèves. Le souci des élèves et, plus généralement, le souci des autres, des personnels et des parents, sont au cœur du métier. Il faut vouloir se rendre disponible et savoir écouter. Bien sûr, notre institution cherche aussi à recruter des hommes et des femmes qui savent décider et faire preuve de courage. La cohésion de la communauté éducative exige « un sens de la justice » et une attention particulière à « la demande de reconnaissance ».
Puisqu’il n’y a pas de profil type, il faut se livrer un peu et donner à voir une personnalité. Il faut encore rédiger une lettre qui a un peu de souffle et qui transmet un peu d’énergie. Les formules plates, les copier-coller du référentiel du métier de chef d’établissement, les phrases stéréotypées sont à proscrire. Le candidat doit expliquer pourquoi il veut prendre des responsabilités et les valeurs qu’il entend promouvoir. Pour autant, la lettre de motivation ne doit pas être « hors sol » car il faut encore expliquer – même sommairement – ce qu’on est capable d’apporter et quels atouts on peut mobiliser pour conduire une politique d’établissement qui s’inscrit dans un cadre national. Les chefs d’établissement sont des cadres, ils doivent savoir indiquer aux équipes « la direction » et piloter le changement en lui donnant du sens. Comment en effet être loyal si on n’a pas intégré les grandes orientations et les valeurs qu’il s’agira de faire vivre à l’échelon local ?
Extrait de "Préparer le concours de personnel de direction. La lettre de motivation, le CV et le rapport d'activité. Savoir auto-évaluer son dossier" Jean-Marc ROBIN. Lulu.com