Mercredi 12 janvier 2022, les candidats au concours de personnels de direction devront affronter l’épreuve écrite, première étape avant de défendre ses chances à l’oral entre le 11 et 29 avril (dates prévisionnelles). L'épreuve consiste en l'étude d'un cas concret portant sur le système éducatif du second degré aux niveaux local, régional et national, donnant lieu à la rédaction de propositions d'actions. « Cette épreuve est destinée à apprécier les capacités des candidats à saisir une situation et définir la problématique qu'elle soulève, leur capacité à se situer dans un environnement professionnel et à mesurer leurs connaissances du système éducatif du second degré ». A 30 jours de l’écrit, le rappel de quelques conseils de base n’est pas inutile.
Ecrire comme un chef d’établissement
Ecrire cela s’apprend mais il ne faut pas « partir de trop loin », l’épreuve vise justement à écarter celles et ceux qui n’ont pas les compétences de base, exigibles de tout personnel de direction. Les chefs d’établissement écrivent beaucoup, des mails à leurs collègues pour répondre à leurs interrogations ou les informer, mais aussi de nombreux courriers. Par exemple, pour présenter les grands objectifs de l’année scolaire (lettre de rentrée), pour présenter un dispositif ou les consignes en situation de pandémie, la direction rédige encore des courriers plus individualisés pour répondre à des interpellations de parents ou solliciter des partenaires ou des responsables de collectivités. Dans notre ouvrage Les écrits professionnels du chef d’établissement (Ebook, 20218), nous avons recensé pas moins de onze fonctions : informer, organiser, évaluer, remercier, etc.
L’épreuve écrite s’organise toujours autour de la même exigence : être capable d’argumenter de façon solide et s’appuyant sur des indicateurs et des ressources du dossier documentaire. Mais avant d’argumenter, il faut comprendre la commande et ne pas faire du hors sujet, c’est le premier piège à éviter. Il faut aussi adopter le bon style : on ne fait pas de littérature, on rédige une réponse cohérente, structurée sur la base de propositions opérationnelles en ne perdant jamais de vue la problématique (Cf notre rétrospective des sujets). Autrement dit, les idées doivent être reliées entre elles, il ne s’agit surtout pas de faire un écrit type « liste des courses ». Il faut se fixer une exigence : toute affirmation doit être justifiée par des faits ou des chiffres !
Généralement, après ce premier travail de type diagnostic-argumentaire, on vous propose de rédiger une lettre et là, il s’agit d’épouser la bonne posture, celle d’un chef d’établissement. On peut la résumer de la façon suivante : de la civilité (on ne répond pas de façon agressive, on reste diplomate), de la rigueur (on développe des arguments et on ne fait pas de phrases creuses), un esprit constructif (on fait des propositions pour souder la communauté scolaire). Enfin, on n’oublie pas que le chef d’établissement, représentant de l’Etat, est au service de l’Intérêt général et porteur des valeurs de l’Ecole : liberté d’étudier et d’enseigner, égalité des chances, fraternité entre les élèves et entre les personnels, éducabilité des élèves, refus de toute forme de discrimination, laïcité, etc. La communication écrite du chef d’établissement doit refuser toute familiarité (attention aux formules de politesse du type "cordialement", pas de tutoiement, etc) et elle doit s’exprimer dans un registre de langue soutenue et doit avoir une forme impeccable, il est primordial de se relire, de traquer les fautes d’orthographe, de bien présenter ces écrits (lisibilité), d’adopter le format d’une lettre (expéditeur, destinataire, date, …).
Pour vous aider, vous pouvez vous appuyer sur des extraits des meilleures copies mais vous pouvez aussi, et c’est toujours riche d’enseignements, collecter les écrits des personnels de direction.